Tout savoir sur les toits bleus : une solution innovante pour le climat et l'immobilier
Face aux défis environnementaux et aux épisodes climatiques extrêmes, de nombreuses solutions novatrices ont vu le jour pour atténuer les impacts du réchauffement climatique.
Parmi elles, les toits bleus, qui attirent de plus en plus l'attention à travers le monde, notamment dans les zones urbaines.

Qu’est-ce qu’un toit bleu ?
Le toit bleu est un type de toiture spécialement conçu pour gérer les eaux pluviales. Il se trouve généralement sur les immeubles commerciaux. Ils utilisent des systèmes de rétention d’eau pour contrôler l’écoulement des précipitations. L’eau est temporairement stockée sur le toit, puis relâchée graduellement dans les égouts ou utilisée à d'autres fins, comme l’irrigation. Il est également possible d’inclure des tuyaux pour permettre aux résidents et aux commerçants avoisinants de récupérer cette eau de pluie. Ainsi, ils pourront l’utiliser pour faire fonctionner des tours de refroidissement ou autre appareil, pour nettoyer la voiture ou encore arroser les plantes.
Comment fonctionnent-ils ?
Les toits bleus intègrent plusieurs éléments techniques, notamment :
- Des membranes imperméables pour éviter les infiltrations dans le bâtiment.
- Des structures de rétention (comme des bacs ou des tapis spéciaux) capables de stocker temporairement l’eau.
- Un système de drainage contrôlé, qui libère l’eau progressivement pour prévenir les débordements des réseaux d’égouts lors des fortes pluies.
- Des capteurs intelligents (sur certains modèles) pour surveiller la capacité et optimiser le relâchement de l’eau selon les prévisions météorologiques.
Quels sont les avantages des toits bleus ?
1. Réduction des inondations urbaines
En retenant une partie des précipitations, les toits bleus limitent les débordements dans les égouts, réduisant ainsi les risques d’inondations.
2. Gestion efficace de l’eau
L’eau retenue peut être réutilisée pour les installations sanitaires, l’entretien des espaces verts ou d’autres besoins non potables, ce qui réduit la consommation d’eau potable.
3. Préservation des infrastructures publiques
En réduisant la pression sur les systèmes d’égouts et les stations d’épuration, ils allongent la durée de vie de ces infrastructures.
4. Contribution aux objectifs environnementaux
Les toits bleus participent à la lutte contre les changements climatiques en offrant une solution durable pour gérer les phénomènes météorologiques extrêmes.
5. Réduction de risque de dégât d’eau
Si l’on compare à un toit traditionnel, les risques d’infiltrations d’eau sont presque nuls.
6. Meilleure isolation
Les toits composés de goudron ou de gravier ne permettent pas une isolation aussi efficace que le toit bleu.
Quels sont les désavantages ou les limites?
- Coûts d’installation élevés : Comparés à une toiture classique, les toits bleus nécessitent un investissement initial plus important, bien qu’ils offrent des économies à long terme. Toutefois, le toit bleu est beaucoup moins cher que le toit vert.
- Entretien régulier: Les systèmes de drainage et de rétention d’eau doivent être entretenus pour éviter les obstructions ou la défaillance des équipements.
- Poids sur la structure: Le stockage de l’eau impose une charge supplémentaire, nécessitant une évaluation préalable de la capacité de la structure du bâtiment.
- Manque de sensibilisation : Cette technologie reste relativement nouvelle, et son adoption est encore limitée dans certaines régions en raison d’un manque d’information ou d’incitations financières.
- Difficile à installer sur les vieux immeubles : L’installation nécessite un ingénieur et rencontre habituellement plusieurs défis : ce sont plus fréquemment les nouvelles bâtisses qui en sont pourvues.
- Peu efficace sur des maisons : Les propriétaires de maison unifamiliale ne gagneraient pas à convertir leur toiture en toit bleu : il n’y a pas assez de surface pour que le projet soit efficient.

Où trouve-t-on des toits bleus ?
Ils sont particulièrement populaires dans les grandes villes confrontées à des épisodes de pluies intenses. Des initiatives pionnières ont vu le jour dans des métropoles comme New York, Paris ou Tokyo.
Au Québec, bien que cette solution soit encore en phase d’adoption, certaines municipalités commencent à l’encourager pour lutter contre les impacts des pluies torrentielles, notamment à Montréal, où les infrastructures vieillissantes peinent à répondre aux changements climatiques.
Les différences entre le toit bleu et le toit vert
Les toits verts sont beaucoup plus jolis que les toits bleus, qui sont habituellement composés de bassins, de drains, de réservoirs et de tuyaux qui permettent la récupération de l’eau de pluie (toutefois, certains choisissent de dissimuler les équipements sous une surface perméable ce qui améliore le coup d’œil). Les toits verts sont quant à eux recouverts de végétation (plantes, herbes, arbustes ou même petits arbres). Ils ressemblent souvent à un jardin ou une prairie en hauteur. Parfois, on y trouve des chemins en gravier, des bancs ou même des espaces pour la détente, selon s'il est conçu avec un toit accessible. Ils sont idéaux pour améliorer la biodiversité et réduire les îlots de chaleur. Il existe par ailleurs des toits bleu-vert qui combinent les deux technologies.
Les toits bleus sont une réponse innovante et durable aux défis environnementaux actuels, en particulier dans les zones urbaines densément peuplées. Bien qu’ils impliquent des coûts et des efforts initiaux, les avantages à long terme pour la gestion de l’eau, la préservation des infrastructures et la lutte contre les changements climatiques sont incontestables. Pour les propriétaires immobiliers et les promoteurs, investir dans cette technologie est non seulement une décision éco-responsable, mais aussi une manière de préparer le bâtiment aux défis climatiques de demain. Alors, serez-vous prêt à opter pour un toit bleu ?